Belle horloge
Belle horloge, volutes de fer de fumée et d'or
Belle horloge, au petit coeur qui s'offre et qui sourit
Dépose tes aiguilles, détricote le fil du temps
Arrête-toi un peu. Fais silence
Détictaque les heures et reste là
Immobile. Inutile
Sinon à faire la belle, la mystérieuse
Sectionne les câbles de tes poids et qu'ils aillent
S'écraser bruyamment sur le plancher, qu'ils soulèvent
La poussière des secondes du siècle
Entrave ce stupide balancier
Qui ne sait que dire non
Non à tes rêves, non à tes larmes
Des larmes au parfum de graisse
Accueille l'araignée, laisse-là te tisser
Une étole de soie pour que tu sois
Plus belle encore
Plus femme et plus secrète
Laisse l'ancre onduler
Métronome de la mer
Qui fait de toi un vaisseau
Fantôme. Caché
Laisse-là se planter dans le mur
Belle horloge, ne rougis pas de honte
Ne te cache plus
Sectionne les câbles de tes poids
Les cloches sonneront bien sans toi
Elles ne s'arrêteront plus de sonner
De carillonner une valse
Ou un menuet
Arrêtez vos suppliques, les Hommes
Levez-vous et chantez avec nous
Dansez
Embrassez-vous
Oubliez l'heure de l'école et l'heure de l'usine
Belle horloge, sectionne les câbles de tes poids
Regarde le ciel et envole-toi.