Entre ponts et écluses, le canal du Midi
C'est une promesse de voyage,
Sur l'eau verte du canal chantée par Nougaro,
Sous le ciel qui chavire dans son miroir d'eaux dormantes.
Et sur un chemin étroit,
Au fond d'une perspective d'eau bruissante des ramées,
Une maison sur l'eau
A-t'elle des jambes ?
Mais non...
Sur la maison de l'éclusier
Aux volets verts d'eau
Se penchent les lauriers roses .
En rêve pousser la barrière,
En rêve ouvrir les volets verts
Et se pencher à la fenêtre pour écouter l'écluse qui s'inonde
Écouter la musique du monde
D'une naissance qui libère.
Dans le bassin tant de fois emprunté
dans l'eau séparée
Entre fer et pierre
Portes et bassin
Dans le flot qui prend son temps
Un passage salvateur
Pour suivre le voyage...
Traverser le pont
D'un chemin l'autre
Passer sous la voûte
De la lumière à l'ombre
Embrasser le ciel
D'un matin hésitant.
Sur un tapis d'herbe grasse
Au milieu des pâquerettes
Sur l'eau calme
Plonger, chercher, ne pas se laisser distraire...
Un champ de tournesols boudeurs,
Un ciel aux rideaux gris
Une ligne d'arbres
Mais, le soleil ?
Dans le berceau de lumière
Qui joue au mystère ?
L'eau, les bateaux, les murs de pierre
Les branches caressent
Leurs reflets.
Une flotte a sombré.
Plus loin un autre pont, comme un O brodé de pierres,
Image de la péniche qui pénètre et s'en va plus loin
Comme si elle cherchait la source...
Ici on vit, ici on croît,
Et on explose sur un toit.
Et de ponts en écluses
De tendres reflets en passages
Pour une escale sur une rive
Sur l'eau verte et sous le ciel pâle.